TERMES DE REFERENCE : Evaluation externe / MADAGASCAR / (Réf : Evaluation/Madagascar/URG/2024)

TERMES DE REFERENCE : Evaluation externe / MADAGASCAR / (Réf : Evaluation/Madagascar/URG/2024)

1. Résumé

Objectifs : Évaluer la pertinence et l’adéquation de la formation aux attentes des apprenants, ainsi que les effets de celle-ci sur les pratiques des médecins. Examiner la viabilité du programme pilote de formation à la médecine d’urgence à destination des médecins généralistes à Madagascar. Formuler des recommandations pour adapter la formation en vue de la continuation du projet. 

Commanditaire : Santé Sud, ONG cheffe de file du projet  

Lieu : Madagascar 

Calendrier :  

  • Déroulement de l’évaluation : juin – aout 2024  
  • Échéance de remise du rapport final : 31/08/2024 

Budget maximum : 1 200 € 

2. Informations générales 

2.1. Santé Sud 

Santé Sud est une ONG internationale engagée pour le droit à la santé pour tous et toutes. Nos programmes sont conçus selon une méthodologie de santé publique fondée sur les droits et l’égalité de genre. Depuis 1984, nous agissons sans remplacer, en renforçant les capacités de nos partenaires locaux pour que chacun·e ait accès à des soins de qualité. Nos partenaires sont les acteur·rices des systèmes de santé (autorités publiques de santé, services de santé primaires et de référence), les autorités locales de nos régions d’intervention, les organisations de la société civiles engagées pour le droit à la santé et les populations. 

Parce que tout le monde a le droit d’être bien soigné, nous construisons ensemble des systèmes de santé plus efficaces et vertueux et renforçons le pouvoir d’agir des populations sur leur santé. 

Actuellement, Santé Sud conduit des projets en Afrique de l’Ouest, au Maghreb, à Madagascar et à Mayotte autour de 5 thématiques d’action : Lutte contre les maladies prioritaires ; Médicalisation des zones rurales ; Santé communautaire ; Santé, droits sexuels et reproductifs et égalité de genre ; Enfance : santé et développement. 

Depuis 2012, Santé Sud est une association du Groupe SOS. 

2.2. Partenaires du projet 

L’Université Numérique Francophone Mondiale est une plateforme de formation continue à distance dont l’objectif est de contribuer à l’enseignement et à la formation d’agents de terrain, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’informatique et de la gestion. L’UNFM met donc en ligne des formations gratuites construites par des experts à destination des professionnels, en particulier ceux exerçant dans les pays en développement. Dans le cadre de ce projet de médecine d’urgence, l’UNFM a développé et met à disposition la plateforme d’e-learning1 

L’Association des Médecins Communautaires de Madagascar (AMC-Mad) rassemble les médecins généralistes communautaires (MGC) exerçants en zone rurale isolée à Madagascar. Son objectif est de promouvoir la médecine privée et les professions de santé en milieu communautaire et rural, ainsi que de renforcer ses membres pour offrir des soins de proximité de qualité aux populations rurales. Parmi les 15 participant·es de la première session de formation, 8 sont des membres de l’AMC-Mad. 

La Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) Analamanga est une entité dépendante du Ministère de la Santé. Elle est responsable de la mise en œuvre des politiques de santé au niveau régional. Dans le cadre du projet, la DRSP a nommé 7 médecins pour participer à la première session de formation en médecine d’urgence. 

Les docteurs Etienne KRAS et Elodie PIQUET du Centre Hospitalier de Grasse ont développé les curriculums de formation et assurent le suivi de la formation à distance. Ils dispenseront la formation pratique en présentiel au cours du mois de mai 2024. 

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de la Fondation d’Aide à l’Enfance et au Tiers-Monde (FAET). 

3. Le projet à évaluer

3.1. Contexte de mise en œuvre  

Selon un rapport de l’OMS de 2019, plus de 50% des décès et près de 40% de la charge totale de morbidité dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont dus à des affections qui pourraient être traitées par des soins pré-hospitaliers ou des soins d’urgence. Ces chiffres sont d’autant plus criants que la pandémie de covid-19 a mis en exergue l’absence de soins d’urgence organisés dans la plupart des pays d’Afrique. Les systèmes de santé nationaux comportent ainsi des lacunes dans la formation en soins de santé d’urgence et un manque d’accès à des soins d’urgence de première ligne performants est à déplorer. De plus, le manque de normes et de protocoles de prise en charge limite leur efficacité. 

Aujourd’hui à Madagascar et en Guinée, les soins de santé d’urgence sont en grande majorité dispensés par des médecins non-spécialistes en médecine d’urgence, installés dans des centres de santé ou exerçant seuls, qui, sont souvent les premiers contacts, pour un patient victime d’une affection ou d’un traumatisme grave. 

Les centres de santé et médecins de première ligne en milieux isolés vont ainsi apporter les premiers diagnostics et soins sur des pathologies aussi variées que : 

  • Des maladies transmissibles (paludisme, infections respiratoires, diarrhées, parasitoses) ou non transmissibles (insuffisance cardiaque ou respiratoire), 
  • Des cas de traumatologie (fractures, plaies, abcès, brûlures), 
  • Des urgences pédiatriques, 
  • Des patients en situation critique dû à un retard d’arrivée au centre de santé. 

Face à ces défis, une prise en charge efficace est cruciale. Cependant, les centres de première ligne disposent de moyens limités pour y répondre, créant un déséquilibre entre les zones urbaines et rurales dans l’accès aux soins. La répartition inégale des ressources humaines, le manque de formation des professionnels, l’insuffisance des infrastructures, des équipements médicaux appropriés et des moyens d’évacuation constituent autant d’obstacles à la prise en charge des populations nécessitant des soins d’urgence. 

3.2. Enjeux et objectifs du projet   

Le projet a pour objectif de renforcer les compétences en médecine d’urgence des médecins généralistes communautaires afin d’améliorer la prise en charge des urgences dans les zones à ressources limitées.  

Dans la précédente phase du projet, deux outils pédagogiques servant de support à la formation ont été construits par le Dr Etienne Kras, médecin urgentiste bénévole pour Santé Sud, et une équipe d’expert.es. Un guide de médecine d’urgence dans les pays à ressources limitées a été rédigé et une formation e-learning à la médecine d’urgence a été mise en place en partenariat avec l’Université Numérique Francophone Mondiale. Elle est composée de 10 modules thématiques accompagnés de quizz et d’un système d’auto-évaluation.  

Actuellement, une formation pilote est en cours à Madagascar, adressée à 15 médecins généralistes communautaires. Elle comprend une première étape de suivi de la formation en ligne pendant 4 mois pour acquérir des bases théoriques en médecine d’urgence, suivie d’une formation pratique d’une semaine animée par des médecins urgentistes internationaux. Enfin, les médecins pourront effectuer un stage d’une semaine dans le service d’urgence d’un centre hospitalier. 

A la suite de l’évaluation de la formation pilote et son adaptation, la formation en soins de santé d’urgence, pratique et théorique sera déployée auprès de 45 médecins et étudiants en médecine, soit une promotion de 15 médecins à Madagascar et deux promotions de 15 médecins en Guinée.  

4. L’évaluation intermédiaire

4.1. Objectifs de l’évaluation intermédiaire et questions évaluatives 

Santé Sud confit à un·e consultant·e externe la conduite d’une évaluation visant à évaluer la qualité et la pertinence de la formation pilote, théorique et pratique, en se concentrant sur les pratiques enseignées. L’objectif de cette évaluation est de dresser un bilan de la formation pilote afin de réviser son contenu et ses modalités et de les adapter pour les autres formations prévues dans le projet. 

Les questions évaluatives relatives à cet objectif devront être définies par le·la consultant·e dans sa proposition technique et financière sur la base des réflexions suivantes : 

  • La stratégie d’intervention combinant formation théorique et pratique est-elle jugée pertinente et efficace ? Est-ce que cette combinaison est considérée comme cohérente et bénéfique ? 
  • Le format pédagogique et la méthodologie de la formation, en particulier le format distanciel pour le contenu théorique, sont-ils pertinents ?  
  • La formation e-learning peut-elle être facilement adaptée aux contextes d’autres pays à ressources limitées et quelles modifications permettraient de la rendre plus pertinente et impactante ?  
  • Les bénéficiaires sont-ils satisfaits de la formation et de son contenu ? 
  • Le renforcement des capacités des bénéficiaires en médecine d’urgence est-il effectif et durable ?  

Dans une optique d’amélioration des pratiques de Santé Sud et d’apprentissage, il est attendu de l’évaluation qu’elle formule des recommandations d’amélioration du contenu et de la méthodologie de la formation pilote pour la suite du projet. 

Il est également attendu que cette évaluation propose la formulation d’indicateurs pertinents pour mesurer l’efficacité et l’impact des formations, ainsi que pour évaluer la satisfaction des participants et la durabilité des compétences acquises. 

4.2. Méthodologie   

La méthodologie d’évaluation attendue repose sur 3 phases qui devront être respectées et détaillées dans les propositions techniques et financières soumises par les consultant·es candidat·es :  

(1) Cadrage de l’évaluation 

Cette première phase aura pour objectif de préciser la note méthodologique inclue dans la proposition financière, notamment sur les points suivants :  

  • Choix, formulation et structuration des questions évaluatives (critères de jugement, indicateurs) 
  • Modalités de collecte et d’analyse des données  

Une réunion de cadrage sera organisée avec l’équipe projet. 

A l’issue de cette première phase, le·la consultant·e fournira à Santé Sud une note de cadrage (livrable 1) pour discussion et validation préalable à la mise en œuvre de la phase 2 (conduite de l’évaluation). 

(2) Conduite de l’évaluation  

Une étude documentaire sur le projet et des entretiens auprès de Santé Sud seront menés par le·la consultant·e pour lui permettre d’approfondir sa connaissance du projet et des enjeux de l’évaluation. 

Il est attendu un travail de recueil de données principalement qualitatif, basé sur des entretiens semi-directifs et/ou des focus group, avec les partenaires de mise en œuvre (une dizaine d’entretiens en tout). Les données quantitatives concernant le suivi du projet devront aussi être mobilisées et analysées.  

La méthodologie développée pour ce 2nd temps de travail devra apparaître clairement et de façon détaillée dans les propositions techniques et financières soumises. Une attention forte sera accordée à la maîtrise des enjeux techniques relatifs à la médecine d’urgence et à l’analyse de contenus pédagogiques en santé.  

A l’issue de cette deuxième phase, le·la consultant·e :  

  • Organisera une réunion de restitution provisoire des résultats de l’évaluation avec présentation PowerPoint à l’appui ;  
  • Prendra en considération les commentaires et recommandations de Santé Sud pour la rédaction du rapport provisoire d’évaluation.  
  1. Restitution provisoire, consolidation, restitution finale : 

Le·la consultant·e rédigera un rapport d’évaluation suivant obligatoirement la trame type de rapport d’évaluation (cf. annexe 2) de façon à porter une appréciation d’ensemble sur l’intervention évaluée et transmettre à Santé Sud des recommandations stratégiques et/ou opérationnelles.  

A l’issue de cette 3ème phase, il est attendu du/de la consultant·e :  

  • La restitution d’un rapport provisoire (livrable 2), qui ne devra pas dépasser 20 pages, hors annexes, 
  • L’organisation d’une réunion de restitution provisoire de l’évaluation à Santé Sud avec présentation PowerPoint à l’appui, 
  • La prise en compte des retours de Santé Sud, transmis sous 15 jours à la suite de l’envoi du rapport provisoire, pour la rédaction du rapport final d’évaluation jusqu’à sa validation par Santé Sud, 
  • L’envoi du rapport final d’évaluation validé par Santé Sud au plus tard 15 jours après réception des commentaires de Santé Sud (livrable 3). Le rapport final d’évaluation ne devra pas dépasser 20 pages, hors annexes.  

4.3. Géographie de mise en œuvre de l’évaluation   

L’évaluation se conduira à distance. L’évaluateur·ice organisera les entretiens nécessaires par visioconférence.  

4.4. Calendrier de l’étude   

L’étude devra se dérouler sur maximum 8 semaines réparties entre le 1er juin et le 31 aout 2024. La soumission du rapport final d’évaluation est requise au plus tard le 31/08/2024. Les propositions techniques et financières préciseront le volume exact de jours/homme ou femme.  

Calendrier estimatif du déroulé de l’évaluation :  

  • Phase 1 : 2 semaines pour l’analyse du contexte et la préparation de la collecte d’informations  
  • Phase 2 : 4 semaines pour la collecte d’informations   
  • Phase 3 : 2 semaines pour l’analyse des données, interprétations et rédaction de l’étude  

Le calendrier proposé devra impérativement inclure des temps de validation avant la mise en œuvre de chaque étape, et des temps de restitution intermédiaires avec l’équipe de pilotage du projet, conformément à la méthodologie de travail attendue. Ces temps de validation / restitution pourront inclure des demandes de précisions / révisions à apporter à l’étude en vue de sa validation finale.

5. Présentation des offres techniques et financières

5.1. Compétences attendues   

  • 1  consultant·es / 1 bureau d’étude démontrant les Expériences démontrées en évaluation de programme / projet dans un contexte de développement international et maîtrise des approches orientées changement ;  
  • Expertise en santé publique, médecine d’urgence et médecine communautaire ; 
  • Expertise concernant les enjeux de formation et de pédagogie dans la santé ;  
  • Connaissance des problématiques des pays à ressources limitées, en particulier concernant la médecine communautaire et la médecine d’urgence ; 
  • Autonomie et initiative ; 
  • Esprit d’analyse et de synthèse ; 
  • Excellente maîtrise du français à l’écrit et à l’oral ;  
  • La connaissance de Madagascar sera une plus-value pour conduire cette mission.  

5.2. Présentation des offres   

5.2.1. Offre technique :   

Les candidat·es sont prié·es d’introduire leur dossier reprenant les éléments suivants en langue française :   

  • Lettre de motivation (maximum 1 page) ; 
  • CV détaillés présentant les références et expériences similaires.  
  • Note méthodologique sur l’exécution de la prestation montrant la bonne compréhension des termes de référence de la mission, du contexte et des enjeux de l’étude, la méthodologie détaillée de conduite de l’étude, intégrant une proposition détaillée pour le calendrier de mise en œuvre avec le nombre de jours/homme ou femme (maximum 5 pages) ; 
  • Références détaillées des expériences / recherches en lien avec l’étude proposée. Tout partage de production antérieure illustrant les capacités de conduite de l’étude par les consultant·es sera grandement apprécié. 

5.2.2. Offre financière détaillée et libellée en euros et faisant apparaitre le montant des honoraires (maximum 1 page  

L’enveloppe financière disponible pour cette étude est de 1 200 euros maximum.  

L’offre doit être envoyée à l’adresse mail suivante : ap5@santesud.org  au plus tard le 14/04/2024 à 23h59 (heure de Antananarivo) en précisant la référence du présent appel d’offre. 

Santé Sud n’est pas responsable des frais et coûts afférents à l’établissement des dossiers liés à la soumission de l’offre. 

Santé Sud se réserve le droit d’annuler le présent appel à candidatures à tout moment du processus.  

Seuls les soumissionnaires présélectionnés seront contactés. 

5.3. Principaux critères d’attribution du marché   

Santé Sud sélectionnera l’offre la mieux-disante conforme au regard des critères d’attribution ci-après :  

1. Pertinence des RH dédiées à l’AO (cf. CV)   /40 
11  Expérience en lien avec l’AO et qualité du CV du/de la consultant·es  30 
12  Connaissance de la géographie où se déroule l’AO   10 
2. Qualité de l’offre technique   /30 
21  Compréhension des TDR et qualité de la méthodologie proposée  20 
23  Calendrier et délais de réalisation de la prestation  10 
3. Offre financière   /30 

 

Pour être valables, les offres techniques et financières devront être complètes et atteindre un minimum de 70 points. Santé Sud se réserve le droit de ne pas attribuer le marché et de prévoir des entretiens avec les consultant.es préselectionné.es afin de mieux apprécier leur offre technique et financière. 

ANNEXE 1 : Trame type – rapport d’évaluation  

Partie 1 : Introduction  

1.1. Présentation du Projet  

1.1.1. Caractéristiques du projet 

1.1.2. Objectif principal de l’évaluation 

1.1.3. Objectif spécifique de l’évaluation  

Méthodologie  

Partie 2 : Analyse  

2.1. Analyse des objectifs et des résultats 

2.2. Appréciation des critères 

2.2.1. Evaluation de la pertinence 

2.2.2. Evaluation de l’adéquation de la formation aux attentes des apprenant.es 

2.2.3. Evaluation des effets de la formation sur les pratiques des médecins 

2.2.4. Evaluation de la viabilité 

Etc.  

Partie 3 : Conclusion et recommandations  

3.1. Les satisfactions et limites/vigilance du projet 

3.1.1. Les satisfactions 

3.1.2. Les points de vigilance 

3.2. Recommandations finales